Publié le 13 Mars 2012
Bonjour à tous !!
Ce lundi, je l'attendais depuis 6 mois, il devait être l'occasion de renouer avec la rivière, et de faire l'ouverture en "décalé" n'ayant pu me libérer le WE. Moi
qui avais tant espérer démarrer la saison avec un article comme ça : ça promet !!!! Quelle
ne fut pas ma déception en me connectant à facebook dimanche soir pour prendre la température. Je suis tombé là dessus : pollution de la Bienne !! On remercie encore Nicolas pour son engagement pour
les cours d'eau notamment à travers son DVD, et
force est de constater que cette histoire est loin d'être terminée.
Un peu surpris par la nouvelle et plutôt de nature optimiste, je n'ai pas voulu croire sur le coup à une catastrophe. Un petit coup de fil à notre Corbac national qui confirme que dimanche matin le No kill de Lanvacia avait pris la tournure d'un cimetière à zébrées. Malgrès les avertissements, nous décidons de monter sur la rivière lundi avec beaucoup moins d'enthousiasme que d'habitude mais il fallait que nous nous fassions notre propre idée du problème. Nous avons débuté la pêche au niveau de l'ancienne réserve de Jeurre pour voir à quoi ressemble ce parcours qui promettait bien des surprises. Nous n'avons pas vu un poisson sur ce secteur qui normalement est blindé. Ah si! une truite agonisante recouverte de taches blanches !!
Il est vrai qu'au mois de mars les truites sont souvent timides, donc pas de grosse inquiètude jusque là. Il est fréquent de ne pas voir beaucoup de poissons sur cette rivière en début de saison même avec un super soleil et des niveaux bas. De la même manière pour les poissons mycosés, il y a toujours quelques sujets malades à la sortie du frai.
Ce qui m'a en revanche choqué, c'est la couleur du fond complètement colmaté et surchargé pour la saison, du jamais vu au mois de mars d'autant plus que les niveaux d'eau ne sont pas plus bas que d'habitude. Pour preuve, en fin de matinée, un lacher de barage viendra nous pourrir les conditions de pêche. De toute façon, nous n'avons pas vu un vrai poisson actif de la journée...
Le No kill à Lavancia en 2012
Sur le même No kill à l'ouverture 2010...
Ensuite vint la rencontre avec le garde pêche de la Biennoise qui nous a brossé un tableau plus qu'alarmiste de la situation lequel nous a quand même bien refroidit. Selon ces dires, des centaines de truites ont déjà péri depuis 15 jours et la situation semble s'empirer de jours en jours.
Une eau verte fluo...
Nous décidons de monter au dessus de la centrale de Chassal pour retrouver un débit correct. Je connais très bien ce parcours et ne l'ai pratiquement pas reconnu tellement les fonds sont dégueux et l'eau verdâtre. Nous avons aperçu 2-3 poissons très stressés comme en plein mois d'aout à faire des allées-retours de part et d'autres de la rivière comme des folles. Et cerise sur le gâteau, un poisson de 50 cm à l'agonie recouvert de mycoses.
Quelles spectacles morbides !! et quelle rage que de voir notre terrain de jeux dans un tel état !!
Depuis la pollution semble se confirmer. Les services de l'état ont été avertis et quelques brèves commencent à fleurir dans la presse.
En espérant que cet article alimentera à son échelle le buzz médiatique même si cela ne résoudra pas les problèmes, la communication a au moins le mérite d' être gratuite et de sensibiliser ceux qui veulent bien la considérer.
Quand à l'origine de la pollution, tous pêcheurs observateurs sera d'accord pour dire qu'il y a un réel problème de conformité des stations d'épuration sur la vallée. Combien de fois, nous nous confrontons à des odeurs de lessives, à des fonds glissants et colmatés à proximité des rejets, et autres signes de dysfonctionnements des stations bordant cette rivière. Il suffit d'ouvrir les yeux, souvenir de l'année dernière, juste à l'aval de Saint-Claude...
Les rejets d'eau mal traitée participent à la surfertilisation des milieux en phosphore et augmentent les risques de contamination bactériologique.
La Bienne a bénéficié d'un Contrat de rivière entre 1995 et 2001, des dispositions conséquentes avaient été prises concernant les métaux lourds mais le programme sur l'assainissement domestique n'a visiblement pas pu trouver l'ambition à la hauteur des problèmes.
Des analyses sont en cours et l'origine de la catastrophe est surement multiple et complexe, l'assainissement n'est sans doute pas l'unique facteur de
dégradation, mais comment peut-on assumer de pourrir une rivière comme la Bienne ??? ça me rend dingue !!