La Rivière
Quand septembre de ses nuages la couvre de honte
Et la gifle froidement de ses pluies diluviennes
La rivière se rebelle et s'agite d'elle-même
Rejetant l'eau sale qui souille sa pureté
Mais la nature bien faite la rappelle sur ses terres
Et l'hivers arrivant elle reprend son sillon
Elle reste au chaud dans son lit et ruisselle lentement
Comme une coulée de lave au milieu d'un glacier
Février de son givre la retient et de son froid la caresse
Puis sur ses berges sortent les premières perces neiges
Et les chevreuils sans bois ayant vaincu les chasseurs
S'y retrouvent pour boire et chercher à manger
Et quand vient le printemps qui fait fondre la neige
Les rayons de soleil la traverse de toute part
Et la rendent miroir pour Narcisse qui s'y penche
Et les grands saules tristes s'y consolent en riant
Avril au chapeau de paille s'avance avec fierté
Et les alvins fougueux trouvent une cour pour jouer
Attendant l'arrivée des merles et libellules
Qui de leurs douces ailes survolent son onde bleue
Et la chaleur arrive, le mois d'août assoiffé
Elle emporte avec elle les souvenirs printaniers
Et la rivière baisse laissant fuir les galets
Les poissons qui succombent sur ses berges craquelées
Et les saules solidaires lui offrent des coins d'ombre
Où s'amassent au frais les truites sinistrées
La rivière est abris d'espèces foisonnantes
Sur qui la nature avide obtient le dernier mot
Matthieu D. (mon frérot..)